VIGNE | |||
Système de culture | |||
La taille en gobelet sur échalas, très ancienne, est caractéristique du Chasselas et des vignobles lémaniques. Trois ou quatre cornes (vieux bois) terminées par un petit courson à deux yeux donnent six à huit rameaux. Ce mode de conduite favorise un bon ensoleillement des grappes, mais exige une abondante main d'œuvre estivale raison pour laquelle ce système de taille a quasiment disparu de nos coteaux. | |||
Le cordon permanent fait la synthèse des taille courtes (gobelet) et des tailles longues(guyot et mi-haute). Si la conduite sur fils de fer facilite le travail, les petits coursons disposés sur une longue charpente atténuent la fertilité. | |||
La taille guyot et mi-haute est le type même des tailles longues. Le sarment couché sur le fil (long bois) assure une production régulière. Le courson à deux yeux permet le rajeunissement annuel du cep. Mode de conduite moins exigeant en main d'œuvre et facilement mécanisable. | |||
Maladies | |||
Sans protection préventive, la vigne peut être victime de diverses maladies provoquées par des champignons microscopiques: le rougeot au printemps, le mildiou et l'oïdium en été, la pourriture en automne. Les feuilles et les grappes s'altèrent, diminuant la quantité et surtout la qualité de la récolte. Un excès d'humidité aggrave encore les risques. Le rougeot |
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La maladie est d'origine européenne. Elle est en recrudescence depuis 1950. Ses attaques manifestent de fortes variations régionales. Par temps pluvieux et lorsque la température s'élève au-dessus de 10 °C, les apothécies émettent des ascospores qui, transportées par le vent, assurent la dissémination du champignon. La pluie est alors nécessaire à leur germination à la surface des feuilles. Après avoir perforé l'épiderme, le champignon envahit les tissus foliaires pour pénétrer ensuite dans les vaisseaux conducteur de sève. Cela entraîne le dépérissement de certains secteurs foliaires délimités par les nervures, qui tournent au jaune (cépage blanc) ou au rouge (cépage rouge). Les attaques sur grappes sont rares; elles occasionnent une coulure partielle ou totale des inflorescences. Les infections s'échelonnent de mai à fin juin. La perte de matériel foliaire peut avoir des conséquences négatives graves sur le rendement et sur la qualité. |
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Le mildiou |
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Le mildiou a été importé d'Amérique en France en 1878. Il s'est propagé dans toute l'Europe. Au printemps, lorsque la température moyenne journalière atteint 10 à 12 °C, et qu'il tombe au moins 10 mm de pluie en 24 heures, les spores d'hiver (oospores) germant émettent des organes piriformes, les macroconidies. En présence d'eau celles-ci libèrent des zoospores, qui se déplacent dans l'eau. Projetées sur le feuillage avec des éclaboussures elles se fixent à la face inférieure de la feuille, déclenchant l'infection primaire. Un duvet gris-blanc se forme sur la face inférieure des feuilles, constitué de filaments ramifiés portant à leur extrémité une multitude de sporanges, qui sont à l'origine de nouvelles infections (infections secondaires). Si le temps humide persiste, la maladie peut se propager de façon épidémique. Non seulement les feuilles, mais aussi les inflorescences et les baies sont contaminées. Les feuilles atteintes se nécrosent et tombent. Les grappes atteintes avant la floraison brunissent et se dessèchent. Lorsqu'ils sont plus développés, les raisins infectés prennent une teinte brun violacé. Une forte attaque de mildiou porte préjudice à la qualité de la vendange, à la maturation des bois, voir la perte totale de la récolte. |
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L'oïdium |
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L'oïdium est d'origine américaine. Découvert en Angleterre en 1845, il ne tarda pas à gagner tous les vignoble européens. Le développement du champignon commence au printemps à des températures de 5 à 10 °C déjà, mais ce n'est qu'à partir de 15 °C que le développement de la maladie devient virulent avec un optimum entre 20 et 25 °C. Le champignon n'a pas besoin d'eau liquide pour germer, toutefois le taux de germination des conidies croît avec l'augmentation du degré hygrométrique de l'air. L'oïdium s'attaque à tous les organes verts de la plante. Les premiers symptôme sur feuilles sont caractérisés par un aspect crispé du limbe. Peu à peu la feuille prend un aspect velouté et poussiéreux provoqué par l'abondante production des fructifications asexuées du champignon, les conidies, que le vent dissémine, formant de nouveaux foyers d'infection (infections secondaires). Lors de graves infections, l'épiderme des grains atteints se nécrose puis éclate, découvrant les pépins. Ces grains se dessèchent au cours de l'été ou servent de porte d'entrée aux divers agents responsables de la pourriture. Une forte attaque sur les grappes peut entraîner la perte totale de la récolte. |
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La pourriture grise (botrytis) |
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Lorsque les conditions sont favorable, le botrytis peut devenir un redoutable parasite. Les spores de botrytis sont présentes durant toute la période végétative de la vigne et menacent tous les organes. Il y a un grand risque de contamination lorsque la durée d'humectation des organes sensibles atteint ou dépasse 15 heures consécutives pour une température de 15 à 22 °C. L'eau sucrée (sur les capuchons, jus des baies) est aussi indispensable au développement du champignon. Les jeunes feuilles sont attaquées au cours des printemps humides. Les inflorescences contaminées se flétrissent et tombent. Des infections peuvent se produire sur les grappes durant la floraison. Les tissus sont alors contaminés sans présenter des symptômes de pourriture. Le botrytis s'y maintient à l'état latent pour envahir rapidement la grappe à la véraison, lorsque le taux de sucre dans les grains augmente. Il peut aussi entraîner un flétrissement partiel ou total des grappes avant leur maturation. Les attaques se déclarant après la véraison provoquent la pourriture des grappes et ont des conséquences graves telles que perte de rendement, mais surtout perturbation de la vinification et dépréciation du vin. Toute lésion du tissus de la grappe (attaque d'oïdium ou de vers de la grappe, dégâts de grêle, éclatement des baies) constituent une voie d'entrée pour la pourriture. Les dégâts sont particulièrement importants si l'arrière-été et l'automne sont humides. |
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Ravageurs |
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Quelques parasites aussi voraces que minuscules sont friands de la vigne. Les noctuelles et les acariens sévissent au printemps, tandis que les vers de la grappe (chenilles) rongent les jeunes fruits en été. Une technique de lutte moderne: détruire ces parasites en favorisant leurs ennemis naturels. Les noctuelles |
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Les vers gris (chenilles de noctuelles) vivent sur le sol. Il en existe diverses espèces dont la biologie diffère. Certains sévissent surtout au printemps (noctua). Les chenilles ne sont en quête de nourriture que de nuit; de jour elles restent cachées dans le sol. C'est là que se déroule la nymphose. Suivant l'espèce et le stade larvaire, les vers sont verdâtre à brun sale, graisseux et luisant, d'une longueur d'environ 2 à 5 cm. Les papillons volent à partir de mai jusqu'en août. La ponte a lieu dans le sol ou sur des plantes proches du sol. Grands dégâts (bourgeons rongés) possible en cas de débourrement retardé. |
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Les acariens (rouge et jaune) |
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L'acarien rouge est très répandu. L'hivernage a lieu au stade d'œuf sur le bois de l'année. Les jeunes larves piquent les jeunes pousses et les feuilles, provoquent des troubles de croissance, des décolorations puis une chute prématurée des feuilles, influençant négativement la maturation des grappes et du bois. Les larves atteignent l'âge adulte en 2 à 3 semaines. 4 à 8 générations se succèdent jusqu'en automne. Les oeufs d'été rouge clair sont déposés à la face inférieur des feuilles. Dès la fin de juillet commence la ponte des oeufs d'hiver. Des été chauds avec des nuits fraîches favorisent l'acarien rouge. Pour l'acarien jaune, l'apparition soudaine de populations très denses est préjudiciable à la végétation et à la maturation. L'hivernage a lieu au stade de femelle sous les écorces des ceps, et sur les plantes environnantes. Au printemps, l'espèce se multiplie d'abord sur l'herbe. Dans le courant de l'été ils migrent sur la vigne. Les générations se succèdent à un rythme de 6 à 12 jours. L'attaque sur la vigne est très subite. Cette espèce tisse des toiles à la face inférieure des feuilles. Les feuilles piquées se décolorent, sèchent et tombent. |
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Les vers de la grappe |
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On distingue deux espèce: Cochylis et Eudémis. Les larves de première génération détruisent partiellement les inflorescences. La deuxième génération est plus redoutée. Les perforations effectuées par les larves sur les baies provoquent le développement de la pourriture (botrytis). Les dommages directs ou indirects dus aux vers de la grappe peuvent conduire à la perte partielle ou totale de la récolte. Plus une grappe est compacte, plus les dégâts de vers favorisent la pourriture. Les cycles évolutifs de la Cochylis et de l'Eudémis sont similaires. Elles quittent fin avril-début mai le cocon dans lequel elles ont hiverné sous forme de chrysalides. Le vol dure 2 à 4 semaines. Après l'accouplement, les femelles de première génération pondent 40 à 60 oeufs sur les capuchons floraux ou sur les pédoncules. Après 10 à 14 jours, les chenilles sortent des oeufs pour pénétrer dans un bouton floral, puis confectionnent une glomérule ou nid (amas de plusieurs fleurs réunies par un tissage). La chenille a une tête noire et un corps légèrement rougeâtre pour Cochylis, une tête jaunâtre et un corps gris-vert pour Eudémis. Elle atteint, après plusieurs mues, sa dimension maximale vers la fin de la floraison de la vigne. La nymphose dure 10 à 14 jours et les papillons de la seconde génération apparaissent généralement au début de juillet. |
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Depuis plusieurs années, les vignerons de Mont/Rolle se sont regroupés pour lutter contre les vers de la grappe en choisissant une méthode biologique. Celle-ci consiste en la pose (début mai) de capsules accrochées aux fils de fer des lignes de vigne. Ces capsules dégagent tout au long du printemps et de l'été une substance imitant l'odeur de la femelle et semant ainsi la confusion parmis les mâles qui s'en vont voir ailleurs! Cette technique porte le nom de confusion sexuelle. |
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Ecologie |
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Le sol et les ceps constituent les principaux outils de travail du vigneron. Il a donc un intérêt vital à les maintenir en bon état pour les générations
futures. Lié à une production de qualité, ce souci pratique d'une écologie bien comprise intègre la protection du sol, un emploi mesuré des fertilisants et un choix judicieux des traitements
et des produits antiparasitaires. Mis à part les oiseaux, la faune du vignoble est peu visible, mais pourtant bien présente: lézards des vieux murs, hérissons, salamandres des zones humides, renards et blaireaux, insectes de toutes sortes, vers de terre. Les oiseaux des coteaux et ceux du lac se croisent au-dessus des vignes: rouge-queues, hirondelles, étourneaux, milans, canards, hérons, mouettes et combien d'autres... |
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